Music-hall

Music-hall
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Music-hall

Jean-Luc Lagarce, Rachel Fouqueray

Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes - vingt ou trente années ? trente années... -, la Fille jouera sa petite histoire, prendra des mines, habile à prendre des mines, fredonnera chansonnette et esquissera pas de danse. Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes, racontant la journée terrible qui s'achève, récit des diverses humiliations et aléas divers. Comme tous les soirs, les deux boys, épuisés, fatigués, rêvant de s'enfuir, s'enfuyant, les deux boys feront mine, habiles à faire des mines, les deux boys l'accompagneront, tricheront avec elle, feront semblant.

Genèse

Imène Sebaha s'intéresse depuis longtemps aux textes de Jean-Luc Lagarce, ainsi qu'à son écriture si singulière. Artiste associée au Théâtre du Passeur, elle fait part à Marie Strehaiano, autre artiste associée, de son envie de travailler autour de cet auteur. Marie, dans ses lectures, est immédiatement interpellée par la pièce « Music-Hall » peu connue dans le répertoire de Jean-Luc Lagarce.
Dès la première lecture, l'une et l'autre ressentent d'abord un formidable écho à leur vie d'artistes.

Puis, en regardant le texte de plus près, elles perçoivent un sens plus profond, insoupçonné, qui les touche et révèle en elles tout un panel d'envies et d'idées, ainsi que le désir immédiat d'interpréter cette incroyable écriture tragi-comique.

Elles sont d'ailleurs également attirées par ce va et vient incessant entre humour et tragédie.

Elles pensent à Rachel Fouqueray, comédienne clown chanteuse et metteuse en scène. Elle sont convaincues que Rachel entrera facilement dans l'univers de cette pièce, et que le ton lui sera familier. En effet, Rachel a tout de suite été séduite par le thème, ce ton tragicomique, cette écriture rythmée, organique et musicale, jubilatoire dans laquelle s'opposent légèreté et côté obscur.

Note d'intention

Derrière les paillettes, la légèreté, la magie du Music-hall, on découvre un envers du décor plus sombre, une réalité plus obscure et désenchantée.
Ici s’opposent Illusion et Désillusion, le clinquant et le sombre, la futilité et la gravité, le paraître et le «être». Derrière le sourire, l’humour, se lit l’inquiétude d’un avenir peu radieux. Nous vivons avec ces trois personnages, attachants mais bizarres, la routine d’une vie de tournée qui se répète perpétuellement, qui se délite inexorablement, jusqu’à tomber en totale désuétude. Les costumes sont usés, les artistes aussi, presque ridicules.

Ça tourne en rond, et ça ne tourne pas rond. Ils sont sur le fil, prêts à craquer, mais ils ne lâchent rien. C’est une question de survie, ce spectacle c’est toute leur vie.
Ils se livrent tour à tour, retirent les lourdes couches de fard. Ils sont sincères, mais enjolivent aussi la vérité pour mieux la supporter, rester debout et dignes.
Ils ont de moins en moins les pieds sur terre, créent leurs propre réalité, s’éloignent du monde et du public. Un fossé se creuse. Ils sont incompris mais eux-mêmes comprennent-ils pourquoi ils en sont là ?

Dans cette résistance face à une menace permanente d’effondrement, ils sont tous trois solidaires et semblent indissociables. Si l’un d’eux tombe, ils tomberont tous...Les 2 boys soutiennent la fille dans sa quête (perdue) de reconnaissance et de gloire.

Répéter leur étrange spectacle encore et encore, sans ne jamais rien changer, ni remettre en cause, rallume à chaque fois, la flamme. Cela les rassure, les rassemble, leur redonne l’espoir et la joie de continuer, mais jusqu’à quand ?
Cette pièce sera jouée par les 2 comédiennes, Imène et Marie. Chacune interprétera tour à tour les 3 personnages jusqu’à se perdre, et nous perdre, dans ce tourbillon qui tourne de moins en moins rond.

Calendrier des représentations

Théâtre de l'Ecluse | Le Mans

jeu.08janv. 2026
ven.09janv. 2026
sam.10janv. 2026