Écrire la paroe de Nour au genre neutre
Parce que m’atteler à ce sujet, c’est aussi l’inclure dans ma propre pratique.
Pour faire entendre la langue parlée en Ustrilie dans la bouche de Nour, je m’appuie sur le Lexique de genre neutre élaboré par Alpheratz - professeur de linguistique et sémiotique à la Sorbonne - dans Grammaire du français inclusif : littérature, philologie, linguistique (2018). Cet ouvrage rassemble de nombreuses propositions de français inclusif élaborées par les mouvements LGBTI+. Alpheratz, présente les origines du genre grammatical neutre en ces termes :
Nous en avons des attestations qui remontent aux origines de notre famille de langues, les langues indo-européennes. Le latin et le grec conservent le genre neutre dans leur système. Puis, principalement pour des raisons phonétiques, le genre neutre disparaît de l’ancien français.
Trois courants historiques ont préparé la création d’un genre neutre en français :
→ La déconstruction des pensées dominantes (masculine, structuraliste, cartésienne, coloniale) par les sciences humaines.
→ Les recherches linguistiques sur l’interdépendance de la pensée et de la langue
→ Le français inclusif doit sa popularité croissante à la créativité d’un locutorat sensible aux questions d’égalité et d’identité, qui n’hésite pas à réfléchir sur sa langue, et à créer de nouvelles formes. Nées dans une époque tout infusée de déconstruction philosophique et de bouleversement civilisationnel avec le passage au numérique, les jeunes générations inaugurent à présent une ère de construction.
C’est dans ce contexte qu’intervient mon travail en grammaire.
Mon travail d’écriture pour le théâtre, m’a ensuite amenée à chercher comment rendre cette grammaire neutre audible et compréhensible par les publics, cela m’a poussé à faire des choix parmi les formes grammaticales et à proposer de prononcer toutes les lettres en français neutre, telles qu’elles sont écrites, par exemple prononcer les “x” à la fin des mots.
Source : Dossier de création (PDF)