Prix et récompenses
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DateNomPrix du meilleur spectacle théâtral étranger du Syndicat de la critique 2024Lien
La Mariée et Bonne nuit Cendrillon
« Comment peut-on oser dire que l’amour l’emportera sur la haine ?
Comment peut-on oser dire que la revanche, c’est de survivre ?
Pour de tels dégâts, il n’y a pas de revanche possible.
Aucun acte d’amour ne vient à bout de ces dégâts.
Aucune catharsis ne vient à bout de ces dégâts.
Aucun langage ne vient à bout de ces dégâts.
Voilà pourquoi je suis encore là, comme une somnambule, entre le rêve et le déjà-vu.
Comme une bête, je cherche un mot plus brutal que l’acte en lui-même. »
Présentation
« Connaissez-vous une ou des femmes qui vous ont confié, longtemps après avoir été victimes, leurs agressions ? » « Qu’en savez-vous ? » « Que vous ont-elles dit ? » « Qu’ont-elles réussi à dire ? » « Et de quoi se souviennent-elles ? » « Connaissez-vous Pippa Bacca, artiste italienne, violée et tuée lors de sa performance itinérante ? » La Mariée et bonne nuit Cendrillon (A Noiva e o Boa Noite Cinderela) pose ces questions.
Pour la première partie de la trilogie Cadela Força («Trilogie des chiennes»), l’artiste brésilienne Carolina Bianchi et son collectif Cara de Cavalo ont souhaité commencer par une conférence où les lecteurs sont ensevelis sous l’énumération des violences. La performeuse prête son prénom au personnage de la conférencière qui, avec la rigueur de la pensée qu’implique une telle prise de parole, nous plonge dans l’antichambre de l’enfer : un enfer qui nous poursuit même sous l’effet de la « drogue du violeur » (que Carolina prend à la fin de son exposé) et dans le sommeil ; un espace où le présent s’effondre avec le passé, sans prévenir. Comment surmonter la fragmentation du temps entre la mémoire et le rêve, entre l’imagination et la réalité ?
Création
Spectacle créé le 6 juillet 2023 au Festival d’Avignon dans une mise en scène de l’autrice. Reprise au Festival d'automne à La Villette en 2024 suivie d’une tournée en Europe.
Presse
Festival d’Avignon : dans les cauchemars de Carolina Bianchi, l’enfer des violences faites aux femmes
Entre théâtre et performance, l’artiste brésilienne signe, avec « A Noiva e o Boa Noite Cinderela », un spectacle sidérant sur les féminicides et le viol.
Autant le dire, la représentation que signe Carolina Bianchi devrait faire date dans l’histoire du Festival d’Avignon et marquer la mémoire du public.
[Joëlle Gayot, Le Monde, juillet 2023]
Dans une pièce choc au Festival d’Avignon, Carolina Bianchi interroge la mémoire et le traumatisme des agressions sexuelles
Dans « A Noiva e o Boa Noite Cinderela », pièce marquante du festival, la performeuse brésilienne avale sur scène un comprimé de drogue du violeur.
« Bonne nuit, Cendrillon » : c’est le surnom au Brésil des drogues dites du violeur (comme le GHB) [...]. C’est cette boisson que l’autrice, performeuse, metteuse en scène brésilienne Carolina Bianchi, jusqu’alors inconnue en France, va absorber sous nos yeux [...]. Durant le premier tiers de la représentation d’A Noiva e o Boa Noite Cinderela, la jeune femme perdra progressivement conscience, sa voix et son corps s’alourdissant, le temps que la potion agisse.
[Anne Diatkine, Libération, juillet 2023]
Carolina Bianchi à Avignon, ou l’expérience indicible du viol
Dans « Bonne nuit Cendrillon », la performeuse brésilienne convoque l’histoire de l’art pour entreprendre une éprouvante introspection, à la recherche des traumatismes les plus intimes.
Une traversée dont on ne sort pas indemne.
[Emmanuelle Bouchez, Télérama, juillet 2023]