Prix et récompenses
Théâtre 2013-2020 (OVNI ; Insoutenables longues étreintes ; La Ligne solaire ; Conférence iranienne ; Juillet ; Juste de l'art / Entertainment)
Textes de l'ouvrage
- Ovni
- Insoutenables longues étreintes
- La Ligne solaire
- Conférence iranienne
- Juillet
- Juste de l’art / Entertainment
Présentation
Ovni - trad. T. Moguilevskaia et G. Morel
Une lettre de l’auteur adressée à l’équipe de création « dont les spectateurs doivent prendre connaissance » ouvre la pièce. Elle détaille le processus d’écriture. Il s’agit à l’origine d’un projet de long-métrage d’entretiens auprès de personnes ayant eu contact avec des extraterrestres. La production n’a pas abouti. Neuf personnages-témoins vont donc se succéder pour rapporter les détails de leurs expériences. Le dixième et dernier personnage est l’oligarque russe qui a finalement renoncé à financer le film de Viripaev, il explique ses raisons, pour finalement conclure : « À vrai dire, cela ne vaut pas le coup qu’on dépense notre temps à distinguer ce qui est effectivement réel dans ce monde de ce qui ne l’est pas ? L’essentiel est que nous devons comprendre que la réalité existe. »
Insoutenables longues étreintes - trad. S. Carlson et G. Stoev
Cette pièce est une quête effrénée du plaisir à tout prix, une recherche d’intensité par le sexe, la drogue, la violence mais qui dévoile surtout une désorientation et une perte de repères. Tout cela, avec le désir profond de trouver du sens, de l’amour et de la liberté. C’est un voyage qui, avec humour, tendresse et poésie, nous renvoie à nos propres questions sans réponse.
La Ligne solaire - trad. T. Moguilevskaia et G. Morel
L’argument se construit sur les conflits d’un couple marié qui tente de résoudre des nœuds psychologiques inextricables, des blessures impardonnables. Le dramaturge revient sur le sujet qui fonde son œuvre : comment entrer en contact réel et profond avec un autre être humain ? Dans cette comédie magistralement écrite, avec le sens de l’humour et la légèreté qui le caractérisent, Viripaev paraît cette fois proposer une séance de thérapie sur le thème « Être heureux avec sa femme, son mari, son partenaire et le monde en général ». Et bien qu’au final, les héros s’enlacent tendrement, leur rapprochement laisse l’impression d’un cessez-le-feu temporaire, une illusion de fin heureuse.
Conférence iranienne - trad. T. Moguilevskaia et G. Morel
Une conférence scientifique internationale consacrée à la situation de l’Iran se déroule à Copenhague. Des chercheurs, des journalistes, des militants sociaux, des représentants des autorités, des membres du clergé et une poétesse iranienne qui a quitté son pays, se penchent sur le cas de l’Iran pour déterminer ce qui relève du religieux ou du social : spiritualité et développement personnel, relations entre connaissance et foi, compréhension de la liberté, différence entre connaissance et information… Leurs déclarations et leurs polémiques reflètent de nombreux dilemmes auxquels nous sommes confrontés au quotidien. L’art est un dialogue intime sur le monde qui nous entoure et sur nous-mêmes.
Juillet - trad. T. Moguilevskaia et G. Morel
Monologue d’un septuagénaire, meurtrier sadique qui poignarde son voisin, décapite un clochard sous un pont, démembre un prêtre qui lui a donné refuge puis dévore par amour une infirmière dans l’hôpital où il est interné. Un texte qui explore les complexités d’une psyché humaine brisée, il est poétique dans la forme comme dans l’esprit, en ce sens qu’il saute au-dessus des causalités et des explications logiques. Viripaev ne tire aucune conclusion et n’émet ici aucun jugement de valeur.
Juste de l’art / Entertainment - trad. L. Kastler et G. Morel
Assis dans une salle de spectacle, deux personnages, Elle et Lui, assistent à une représentation théâtrale. Ils s’émeuvent d’une scène au cours de laquelle une comédienne et un comédien incarnent un couple de personnages qui s'embrassent. Chacun de sa place interroge l’autre sur sa perception de la réalité de la fiction qui se déroule sous leurs yeux. Et chaque réponse cascade vers une nouvelle question, suivie d’une nouvelle réponse, obstinément reformulées et remises en doute sitôt prononcées. « Elle. – Ma question est la suivante, quand on figure l’amour, est-ce qu’au moment de cet acte de figuration de l’amour, surgit à ce même moment, du vrai amour, c’est-à-dire, je voulais demander, faut-il pour bien figurer l’amour, aimer pour de vrai ? (Pause.) Lui. – Je pense que non. […] »
Dans la presse
Dramaturge contemporain russe particulièrement présent sur les scènes francophones.
[Véronique Hotte , Blog hotellotheatre]
Le théâtre d’Ivan Viripaev se joue pour de faux
Comme disent les enfants. Il falsifie son écriture, pour mieux circonvenir la vérité, afin que le vrai se raconte dans l’incarnation des interprètes. Son point de vue pose son regard, sur des thèmes récurrants : la vie, l’amour, l’ivresse, Dieu, le couple, l’argent, l’art, pour les plus impliqués.
[Dashiell Donello, Les dits du théâtre]
À propos de la mise en scène d'OVNI par Eléonore Joncquez
Avignon 2023 : Éléonore Joncquez présente « OVNI » d’Ivan Viripaev : une très belle aventure joyeusement humaine, plus intérieure que cosmique
L’écriture singulière d’Ivan Viripaev orchestre d’étonnants télescopages, de troublants frottements où au cœur d’une veine loufoque voire absurde émergent des pensées bouleversantes sur notre condition humaine, où au cœur du quotidien s’invite une profondeur métaphysique, sans aucun surplomb.
[Agnès Santi, la terrasse, 11 juillet 2023]
Pas la moindre soucoupe dans ce spectacle mais 9 témoins qui prétendent eux, les avoir vus, à un moment précis de leur vie, tels une force transcendante, dont la rencontre a modifié absolument et irrévocablement leur rapport au monde et à eux-mêmes.
L’auteur n’a pas son pareil pour mélanger burlesque et transcendance, loufoquerie et recherche intérieure. [...] Qu’est-ce que la réalité ? Qu’est-ce que la fiction, qui dit la vérité ? Ivan Viriparev nous ouvre à une spiritualité large où art et écologie ont toute leur place. Il libère ses personnages de leur oripeaux sociaux, de leur honte et inhibitions artificielles pour les lancer tout simplement en quête d’amour et d’essentiel.
[Sylvie Boursier, Un fauteuil pour l'orchestre, 11 juillet 2023]
Ivan Viripaev : « Ovni » soit qui mal y pense
Alors que les pièces d’Ivan Viripaev sont interdites en Russie parce que l’auteur souhaitait que ses droits d’auteurs soient versés à un fond pour la paix en Ukraine, Eléonore Joncquez met en scène "Ovni", pièce de cet auteur bien identifié comme étant l’auteur russe contemporain le plus joué au monde.
[Jean-Pierre Thibaudat, Mediapart]
Eléonore Joncquez présente OVNI d’Ivan Viripaev, ou l’irruption d’une force transcendante dans la normalité
« Ils tentent de mettre des mots sur leur rencontre avec l’indéfinissable, indique Eléonore Joncquez, de décrire comment cela s’est passé et comment ça les a profondément et durablement déplacés. Dans un langage bien à eux et une manière très personnelle de raconter l’évènement, ils rapportent tous le même effet incontestablement lumineux et fécond ainsi que le besoin de partager ce bouleversement intime avec les personnes qui les entourent. »
[Manuel Piolat Soleymat - la terrasse, 12 juin 2023]
À propos de la mise en scène d'Insoutenables longues étreintes par Philippe Cyr
Dans une galaxie près de chez vous
Une véritable odyssée, une comédie romantique et métaphysique, un drame sentimental et existentiel, une tragédie mystique et futuriste, en somme une expérience théâtrale inédite dont on émerge totalement galvanisé.
[Christian Saint-Pierre, Le Devoir, avril 2023]
De l’inextricable vortex du cosmos et de l’ego
Tantôt cru et vulgaire, tantôt comique ou existentiel, voilà un texte qui ne manque pas de puissance et d’aplomb, malgré les didascalies formulées presque à toutes les phrases que prononcent les personnages.
[Yves Tremblay, Lien multimédia, déc 2023]
À propos de la mise en scène de La Ligne solaire de Clément Poirée
La danse pour la juste expression du sentiment existentiel
Soit la confidence inouïe et audacieuse d’une partition vocale et gestuelle sur le sujet de la dialectique amoureuse, particulièrement sollicitée et mise en lumière par l’auteur Ivan Viripaev qui, entre le rêve et la réalité, donne la parole à des quarantenaires situés à l’intersection entre le plein accomplissement de soi et la relation sentimentale à l’autre.
[Véronique Hotte, hottello, juillet 2024]
Une Guerre des Roses à la sauce Viripaev
Orchestré finement par Clément Poirée, la partition verbale, presque musicale mise en place par Ivan Viripaev prend une force remarquable. Tout est dans la rythmique, celle des mots et celle des corps.
[Marie-Céline Nivière, L'œil de l'Olivier, juin 2024]
Avec précision et tranchant, il expose l’affrontement d’un couple en crise entre brutalité du ratage et irrépressible besoin de sens
Ce qui saisit dans les partitions d’Ivan Viripaev, c’est sa manière singulière d’entremêler et de télescoper la médiocrité affligeante d’un quotidien sans espoir et un irrépressible besoin de sens. Comme une plongée dans le pire de l’existence qui serait néanmoins tendue de toutes ses forces vers une possibilité de beauté.
[Agnès Santi, la terrasse, juin 2024]
Viripaev mélange trivialité et spiritualité
Chaque mot est régurgité, essoré, craché, vomi, la rupture est constante, l’humour noir, le langage retourné comme une peau de lapin exsangue. Viripaev mélange trivialité et spiritualité, la joie arrive au milieu des crachats et c’est bouleversant.
[Sylvie Boursier, Un Fauteuil pour l'Orchestre, juin 2024]