Sélections
-
DateNomSélection pour le Prix Adel Hakim 2024-2025
Nebraska
SAÙL. – J’ai entendu ça, une fois, dans la radio : « les morts qui n’ont pas de cérémonie, ça fabrique des fantômes »
Ce sont des êtres qui errent et qui sont tristes. Parce qu’ils sont oubliés. Comme par exemple, après une guerre, lorsqu’on a pas réussi à retrouver les corps et à leur donner un enterrement décent, les morts errent et pleurent.
C’est le rituel qui permet de lutter contre l’oubli. Il paraît.
« Il est important de pouvoir dire au revoir. » Il a dit ça, le spécialiste dans la radio.
Je suis là pour ça, pour lui dire au revoir.
Son corps, en cendres, à l’intérieur d’une boîte... merde.
Je sais que ce corps ne demande qu’à sortir, et se mêler à la poussière, aux ronces et à l’ancolie bleue. Ça, ça a de la gueule.
Tout, sauf rester enfermé dans une boîte.
Je devrais faire, ça. Je sais que c’est pour cette raison que mes jambes m’ont conduit jusqu’ici.
C’est ici que son histoire doit finir.
Mais j’y arrive pas.
Présentation
Saùl vit dans le désert avec un iguane nommé Nebraska. Dans ce pays de canyons profonds, Saùl sait très bien qu’il faut savoir dire au revoir aux morts.
Mais voilà, il n’y arrive pas. Le temps passe et il n’y arrive pas.
Alors comme ce désert est plein d’âmes errantes, prêtes à rendre service en échange d’une bière, Saùl va avoir un peu d’aide.
Ces âmes errantes sont Ether, Satine et Rudy. Ces presque fantômes vont s’agglutiner à lui, pour l’aider à faire ce pourquoi il est venu jusqu’ici, avec douceur, humour et brutalité.
Création
Création au Lieu Unique, Scène nationale de Nantes, en janvier 2024. Mise en scène Guillaume Bariou / Cie Biche Prod.
Presse
Philosophie des fantômes qui dansent sur une faille
Pour raconter son monde poétique intérieur, Sophie Merceron a écrit un texte plein de grandeur et d’intelligence, « Nebraska ». Avec le rêve d'Ether, l’autrice veut comprendre et pose la question qui déclenche son écriture faite de fantômes en chair et en os : « Je voudrais comprendre ce qui reste d’une vie humaine. Il reste quoi, à la fin ? ».
[Dashiell Donello, blog Les Dits du théâtre, 14/10/2023]