Saint Laurent velours perdu (suivi de) Pupilla (et de) Chambres de Marguerite G.
Présentation
Saint Laurent velours perdu
Je voudrais réaliser la beauté dans le respect du corps.
Le respect des corps qui s’habillent dans la lumière.
La lenteur des mouvements dans la profondeur.
Pour que toutes les femmes soient belles.
Parce que toutes les femmes doivent être belles.
Parce que j’aime les femmes.
Il y a toujours en moi cet amour.
L’amour.
Il y a en moi l’impossibilité de les aimer.
Pupilla
Elizabeth Taylor est morte dans une clinique
Elizabeth Taylor cherchait une méditation qui per- mette le silence.
Elle aimait la vérité.
Elle voulait encore manifester dans le corps l’insolence de la vérité.
La vérité des vies disséminées sur le sol de la terre. L’amour de la vie.
La joie d’organiser les plaisirs et la jouissance.
La joie de provoquer la vieLa joie de provoquer l’orgasme.
L’approche systématique de l’orgasme.
À la télévision, Elizabeth Taylor aspirait à un Royaume des Cieux.
Un Royaume des Cieux où les femelles seraient absorbées par les mâles.
Les mâles absorbés par les femelles. La paix de l’unité.
Chambres de Marguerite G.
Trouver une chambre.
Trouver les mystères.
Pénétrer l’obscurité des chambres.
Approcher le corps d’un homme assis dans une chambre.
Il y a des chambres peuplées d’hommes. Des hommes vêtus et assis.
Des hommes qui rêvent.
Les hommes peuvent vivre dans des rêves. Oui, on peut rêver.
Entrer et regarder.
Approcher.
Rire.
Rire et courir.
Il s’agit d’écrire sur des figures iconiques : Yves Saint Laurent, Elizabeth Taylor, et Peggy Guggenheim. En somme, des biographies imaginaires qui entremêlent littérature et récit de vie. Des figures qui combinent, en apparence, une exposition maximale, et en réalité, les secrets les plus enfouis. Aimer, s’ennuyer, sortir de l’ennui, essayer de « vivre sa vie pleinement » comme aurait dit Ibsen.
Frédéric Vossier
En scène
Saint Laurent velours perdu : Mise en voix par Stanislas Nordey, sous la direction de Michel Didym à la Mousson d'été 2016.
Pupilla : Création au Théâtre de la Cité internationale à Paris le 11 janvier 2019, dans une mise en scène de Maëlle Dequiedt.