Théâtre 2018-2020 (Maisons rouges ; Accident ; Frères et Sœur ; Nuit)
Le jour où je n’ai pas souffert je n’ai pas vécu, écrit le poète. J’ai ouvert le livre au hasard et je suis tombé sur cette phrase. Alors j’ai fermé le livre. Et je suis rentré en moi-même. (in Accident)
Présentation des textes
Maisons rouges
Maisons rouges est une pièce pour acteurs et marionnettes. Une créature vole, des fantômes conversent avec les vivants.
Une femme vient dans son pays natal pour un enterrement. C’est l’occasion de retrouvailles avec sa famille. Cousins, cousines. Le fils de sa cousine est poète. Il débite des vers à tout bout de champ. Tous ces gens tressaillent, rient et pleurent, ont des malaises, des envies, des secrets. La fresque peint des humains fatigués, désorientés. Ce petit peuple nous ressemble. La femme va de maison en maison. C’est un chœur, qui s’exprime, celui des habitants, témoins de cet inouï scandale : la mort d’un enfant. Cependant, nul chant funèbre, plutôt une sorte d’oratorio burlesque et tragique.
Accident
L’accident de chasse. Tout part de là. Dans ce bled, deux sœurs et un frère attendent leur aîné qui sort de prison. Il a tué l’être aimé. Un garçon qui s’appelle Stéphane. À la chasse. Il a vu Rouge. Il a tiré. Stéphane allait voir ailleurs. Frères et sœurs sont à la fois personnages et coryphées. Les deux sœurs reçoivent la visite d’un homme étrange, qui vieillit à vue d’œil. Il est venu là, il y a très longtemps. Une des sœurs et lui se sont aimés. Du temps est passé. Il y a aussi le petit frère aveugle, qui sent les choses. Le titre pourrait être aussi Contes et légendes de l’humanité. où se tisse des mythologies familières.
Frères et Sœur
La pièce se présente comme un répertoire de la mémoire. Une suite de souvenirs d’enfance, qui se sont, à jamais, inscrits dans la mémoire. Ces enfants se souviennent, et puis, au cours de la pièce, lis grandissent. C’est une fable. Quand on est pauvres on reste soudés. On partage la même maison. Pas de nostalgie, seulement, le désir de restituer ce qui nous hante, qu’on soit Franc-comtois ou Normand. La Franche-Comté région natale de l’auteur est le décor de ces histoires.
Nuit
Au bord d’un lac, un jeune couple, une femme d’un certain âge et son frère, traversent le temps. Se réunissent parfois, échangent. Le jeune homme est garde-forestier. Il parle aux arbres et les arbres lui parlent. Avec sa femme, ils s’aiment et se haïssent. Une femme mûre vieillit à vue d’œil. Il lui arrive de tomber malade. Son frère n’a jamais su aimer. Cependant, il a le béguin pour le jeune couple. La femme mûre à sans doute le béguin pour le jeune type. Et réciproquement. Tous quatre font des cauchemars.
Comment vivre ? Quand est ce qu’on connaît la quiétude ? Les êtres humains sont tout petits. Et, un jour, le corps flanche et on a quatre-vingt-dix ans. Que s’est il passé ? Comme les joggeurs, on court, on fait des cercles, on tourne en rond. On survit.