L'Acteur fragile
Premier volume de la série « Les Acteurs français »
Présentation
À la suite d’une performance créée en 2018 avec le cinéaste Alain Cavalier, l’auteur Mohamed El Khatib a voulu revenir sur des thèmes évoqués au long de leurs échanges : la tendresse et la distance qu’ils cultivent à l’égard des acteurs.
Figure à la fois fascinante et inquiétante, l’acteur est un objet de fantasmes associé à un métier précieux et précaire.
À l’invitation de France Culture, Mohamed El Khatib initie une série de portraits d’acteurs et d’actrices qui ont marqué le théâtre ou le cinéma français : la série a été inaugurée le 18 juillet 2019 à l’occasion d’une lecture inédite avec Éric Elmosnino au Festival d’Avignon.
Extrait
Je m’appelle Éric Elmosnino.
Je suis très intimidé.
D’abord parce que j’aime
bien faire mon travail,
et aussi parce que, fondamentalement,
je n’aime pas parler en public.
Ce qui pour un acteur peut paraître facétieux, mais la
vérité est que
j’ai souvent peur de décevoir mes interlocuteurs.
Et ce soir, encore,
à l’heure où j’ai décidé de faire devant vous
le bilan de ma carrière d’acteur,
cette inquiétude ne m’a jamais quitté.
En scène
Création le 18 juillet 2019, sur France Culture dans "Voix d'auteurs avec la SACD" au Festival d'Avignon dans la Cour du Musée Calvet, avec Eric Elmosnino.
La presse
El Khatib, « Je suis contre la direction d’acteur. Je suis contre la direction, tout court ».
« Être acteur, c’est pas si compliqué. Vous avez une partition, le plus souvent des mots, et le travail consiste à les faire sonner. Ne rien savoir, arriver nu, et recommencer à chaque fois....
Laurence Cazaux - Le Matricule des Anges n°222, avril 2021
L’entrée de l’acteur
Le 18 juillet 2019, c’était dans la cour du musée Calvet l’inauguration d’une série de lectures sur « Les Acteurs français », commandées par France Culture à Mohamed El Khatib. Le premier du lot était Éric Elmosnino. De passage à Avignon, j’étais assis dans le public, un peu par désoeuvrement. Dès qu’Éric Elmosnino fut posé sur sa chaise entre deux grands platanes et qu’il donna lecture d’un texte liminaire de l’auteur à lui adressé (il lui conseillait de rappeler aux auditeurs : « ce n’est pas moi qui ai écrit ce texte ; je n’en suis que l’acteur consentant »), on sut qu’il allait se passer quelque chose d’insolite, voire d’inouï. C’est donc qu’il va s’agir de l’autoportrait de celui qui parle, peint par un autre.
L'Humanité - Jean-Pierre Léonardini, février 2021
Acteurs je vous aime…
« Qui va là ? » pourrait-on demander à la lecture du texte de Mohamed El Khatib. Ou plutôt “ Qui parle là ?” Par un dédoublement de rôles à la fois ludique et expérimental, il propose à Eric Elmosnino de lire, sans préparation aucune, l'autoportrait qu'il vient de lui écrire.
Richard Magaldi-Trichet - Le Petit Rhapsode, 26 février 2021