Brûlé par la glace
Sybille.- Et après nous vendrons la maison à un prix raisonnable et nous partirons et je lui montrerai le monde et elle trouvera un homme qui la rendra heureuse et le froid qui est en moi leur servira de leçon. Ils seront assis sur leur terrasse avec vue sur la mer, et ils prendront le thé dans leurs vêtements blancs, et moi je serai la bizarre vieille belle-mère qu'ils adoreront haïr. Je me tiendrai tranquille comme une ombre dans le salon et je les regarderai se pencher l'un vers l'autre et dire en chuchotant, pour que je ne puisse pas les entendre, qu'il faut être indulgent avec elle, car elle a beaucoup souffert. Car elle a beaucoup souffert. Et ce sera là ce qui donnera un sens à ma vie et à tout ce que j'ai souffert. (...)
Les personnages de Peter Asmussen disent le froid, l'absence d'amour. Des individus figés, blessés par la dureté du monde, son cynisme.