Sélections
Abnégation
Présentation
Bon, ce que je vais vous exposer ici c’est ma vision de notre « accident », je veux dire, essentiellement mon interprétation de ce qui s’est passé – et de ce qui ne s’est pas passé (c’est d’ailleurs ce qui compte le plus pour vous) – dans le but de faire avancer le procès dans les meilleures conditions, et donc, la situation du parti, nos propres vies et, pourquoi ne pas le dire, la situation générale de notre pays, voire même du monde [...].
Cinq membres d’un parti politique dans une maison à la campagne, après une soirée bien arrosée. Il est 4h du matin, ils discutent. Un événement du passé dont il ne faut pas trop parler – « l’accident » – affleure dans la conversation. La tension monte. Les excès (la nourriture, l’alcool, la drogue, le sexe, les cris…) contrastent avec le dialogue tendu, troué, elliptique, les sous-entendus, les silences parfois. On parle par allusions, le désespoir s’installe. La pièce interroge les relations de pouvoir à l’intérieur d’un parti politique, les bas-fonds du pouvoir, la relation tendue entre les sphères privée et publique.
En scène
Cette traduction a fait l'objet d'une lecture dirigée par Frédéric Sonntag à l'abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson le 24 août 2016, dans le cadre de la Mousson d'été.
Presse
Mise en scène Guillaume Durieux, saison 2022/2023
La pièce porte son titre comme une pancarte révolutionnaire
Les codes de la comédie noire se mêlent à ceux de la tragédie littéraire, quand le pouvoir pèse sur les psychés au point de les soumettre, dans une fatalité désarmante : la pièce porte son titre comme une pancarte révolutionnaire. Derrière, il y a tous les ingrédients de la lourde machinerie de l’oppression : mensonge, corruption, machisme, complot, intimidation, soumission, saupoudrés de violence, de sexe, de drogue, comme pour montrer que l’utopie n’a plus sa place dans un parti politique qui cherche à contaminer un espace, à coloniser un territoire, à embrigader une foule.
[A.C., L'hebdo du vendredi]