Vivant
Présentation
Il faut arrêter d’écrire.
Il faut agir. Fendre du bois.
Il faut travailler de ses mains‚ faire sa chambre‚
allumer son poêle.
Mieux vaut le travail manuel que le ni-ceci-nicela
avec mes amis écrivains.
Je n’ai rien écrit aujourd’hui.
Je n’écrirai rien demain.
Cela semble mauvais mais c’est bien.
Je ne veux plus écrire mais être.
Plus : écrire de la littérature mais : être la littérature.
« Je voulais parler de ma mort. Pas de la mort en général : de la mienne en particulier.
Mais comme on ne connait que ce qu'on reconnait et que, à proprement parler, c'est la seule expérience indicible, j'ai nommé mon livre « Vivant ». J'y parle du passé présent et de la modification - du corps, de la pensée, du désir, du langage,...ce qui revient à peu près au même.
De toute façon, les écrivains parlent toujours tous des mêmes choses : la vie, la mort, l'amour, le sexe, le Bien, le Mal, soi et les autres,...L'échantillonnage est large mais il n'est pas illimité.
Et comme Lui (celui qui dit Je dans mon texte : un mixte de Tolstoï-Hugo-Michelet) et moi (celle qui l'a écrit) nous sommes tous les deux écrivains (lui : "onze tomes d'oeuvres littéraires"; moi : six petits livres dont le sien) on ne peut pas se retenir de discuter aussi boutique : des mots, des sons, du sens, du rythme, de la disposition des silences et de la durée des blancs, "des mots, oui, plutôt que des choses", leurs variations, leurs combinatoires.
Et ça, par contre, c'est sans fin. »
Annie Zadek
En scène
Création à la Comédie de Valence le 26 septembre 2008, dans une mise en scène de Pierre Meunier.