L'Epreuve du feu
Extrait
Il a voulu crier mais ses poumons étaient fichus et le sang gargouillait dans sa bouche, la sonnette d’alarme était à portée de main mais il était trop faible pour l’atteindre. Sous l’effet de la panique, ses yeux devenaient tout ronds, comme s’ils allaient lui sortir de la tête, mais petit à petit son regard est devenu plus apaisé. Comme si quelque chose d’autre s’était substitué à la douleur physique, quelque chose de sombre qui s’élargissait de plus en plus. Je pouvais voir à l’intérieur de lui, voir cette chose sombre et j’avais le sentiment de disparaître, de me confondre avec lui, à moins que ce ne soit lui qui se confondait avec moi, et ainsi nous nous vidions ensemble de notre sang. On aurait dit que nous nous comprenions.
Après avoir quitté sa chambre je me suis senti tout à fait calme pendant un long moment, presque heureux ; j’étais calme et en harmonie avec moi-même. Comme on peut l’être lorsqu’on sait qu’on ne sera plus jamais seul. (...)