La philosophie dans le boudoir
Adaptation d'après La philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux de D.A. F. Sade.
L’imagination ne nous sert que quand notre esprit est absolument dégagé de préjugés : un seul suffit à la refroidir… Ce qu’il y a de plus sale, de plus infâme et de plus défendu est ce qui irrite le mieux la tête… c’est toujours ce qui nous fait le plus délicieusement décharger.
Adapter, c'est travailler le texte au corps...
Rencontrer un texte brut, sauvage, foisonnant, touffu, insolent, hors des sentiers battus, dont les mots sont sculptés dans une langue inimitable... Voyager en territoire inconnu, traverser des labyrinthes, se perdre dans les contrées fictives d'un auteur... S'immiscer, se mouvoir dans les méandres et les soubresauts d'une pensée... S'enivrer, s'étourdir dans des flots de mots jusqu'au vertige... de là, naît le désir d'adapter une œuvre pour la donner à entendre. Je pense à Jahnn, à Sade, à leur démesure, à leur rage d'écriture, à leurs textes-fleuve. Aussi, le passage à la scène nécessite une relecture ainsi qu'un travail de coupe; les lois qui régissent le plateau et la représentation sont autres que celles qui président à la lecture personnelle, seul, le livre en main.
Christine Letailleur
En scène
Création au TNB - Théâtre National de Bretagne à Rennes le 23 janvier 2007, dans une mise en scène de Christine Letailleur.
La presse
En adaptant le texte de Sade pour le théâtre, Christine Letailleur n'oublie jamais l'enjeu de la langue qui forme l'essence des dialogues et se partage entre pamphlets politiques (dont le fameux Français, encore un effort si vous voulez être républicains) et langage de l'obscénité.
Fabienne Arvers, Les Inrockuptibles, 6 février 2007