Jean-Luc Lagarce
-
Livret gratuit
-
Mention obligatoire : Jean-Luc Lagarce © Coll. privée
-
Mention obligatoire : Coll. privée © Denis Bonnot
Jean-Luc Lagarce est né le 14 février 1957 à Héricourt (Haute-Saône) ; il passe son enfance à Valentigney (Doubs) où ses parents sont ouvriers aux usines Peugeot-cycles. En 1975, pour suivre des études de philosophie, il vient à Besançon où parallèlement il est élève au conservatoire de région d’art dramatique. Il fonde en 1977 avec d’autres élèves une compagnie théâtrale amateur, le « Théâtre de la Roulotte » (en hommage à Jean Vilar), dans laquelle il assume le rôle de metteur en scène montant Beckett, Goldoni, mais aussi ses premiers textes.
En 1979, sa pièce Carthage, encore est diffusée par France Culture dans le « nouveau répertoire dramatique » dirigé par Lucien Attoun qui régulièrement enregistrera ses textes. En 1980, il obtient sa maîtrise de philosophie en rédigeant Théâtre et Pouvoir en Occident. Suite à sa rencontre avec Jacques Fornier, le Théâtre de la Roulotte devient en 1981 une compagnie professionnelle où Jean-Luc Lagarce réalisera 20 mises en scène en alternant créations d’auteurs classiques, adaptations de textes non théâtraux et mises en scène de ses propres textes. En 1982, Voyage de Madame Knipper vers la Prusse Orientale est mis en scène par Jean- Claude Fall au Petit Odéon programmé par la Comédie-Française (son premier texte à être monté par un metteur en scène extérieur à sa compagnie et à être publié sous forme de tapuscrit par Théâtre Ouvert). Jean-Luc Lagarce verra seulement quatre de ses textes montés par d’autres metteurs en scène – après 1990, aucun ne le sera –, mais il ne se sentira pas un auteur « malheureux », il est un auteur reconnu et ses pièces sont accessibles, lues, voire mises en espace ou publiées.
C’est en 1988 qu’il apprend sa séropositivité, mais les thèmes de la maladie et de la disparition sont déjà présents dans son œuvre, notamment dans Vagues Souvenirs de l’année de la peste (1982) et il refusera toujours l’étiquette « d’auteur du sida », affirmant à l’instar de Patrice Chéreau que ce n’est pas un sujet. En 1990, il réside six mois à Berlin grâce à une bourse d’écriture (Villa Médicis hors les murs, Prix Léonard de Vinci); c’est là qu’il écrit Juste la fin du monde, le premier de ses textes à être refusé par tous les comités de lecture. Il arrête d’écrire pendant deux ans, se consacrant à la mise en scène, écrivant des adaptations et répondant à des commandes (cf. Comment j’écris in Du luxe et de l’impuissance). Essentielle dans son œuvre, il reprendra intégralement cette pièce dans son dernier texte, Le Pays lointain. Il décède en septembre 1995 au cours des répétitions de Lulu.
Si son œuvre littéraire est essentiellement composée de 25 pièces de théâtre, il a aussi écrit 3 récits (L’Apprentissage, Le Bain, Le Voyage à La Haye), 1 livret d’opéra (Quichotte), 1 scénario pour le cinéma (Retour à l’automne), quelques articles et éditoriaux (publiés sous le titre Du luxe et de l’impuissance) et a tenu durant toute sa vie de théâtre un journal composé de 23 cahiers.
Depuis son décès, de nombreuses mises en scène de ses textes ont été réalisées et certaines ont connu un large succès public et critique. En France, il est actuellement l’auteur contemporain le plus joué. Il est traduit dans de nombreux pays et certaines pièces comme J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne ou Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne le sont en douze langues.
Jean-Pierre Thibaudat
Dans la presse
Histoire d'un succès posthume
De son vivant, ses pièces à l’autofiction novatrice n’ont guère eu la faveur des théâtres publics. Mais depuis sa mort, en 1995, Jean-Luc Lagarce est partout, jusqu’au programme du bac de français.
[Emanuelle Bouchez, Télérama, 1er octobre 2022]